LE CONCEPT AFRONOMADNESS

CONCEPT

Je suis l’âme et l’esprit créatif derrière AFRONOMADNESS collective.
C’est un webzine, une plateforme digitale collective créée par et pour la communauté, c’est également le concept de base de mon activisme visuel.
L’ objectif principal de cette plate-forme est d’œuvrer à l’émancipation de la communauté à partir du symbole qui est le corps de la Femme Noire en substance, la figure fondamentale au centre de nos Diasporas plurielles, afin de se reconstruire par le biais de la restauration personnelle et de l’autonomisation.
Cette approche doit être menée depuis différents fronts, en éradiquant notamment les frontières géographiques, culturelles et linguistiques ainsi que les idées extrémistes. Nous voulons normaliser et accepter nos différences parce que nous sommes multiples et divers.
Notre équipe est variée, multilingue et provient de différents points géographiques du globe.
Nous cherchons à provoquer une profonde réflexion à partir d’un panel de voix versatiles ou polyvalentes et redonner à la réalité de la rue, aux expériences vécues et aux corps réels leur place dans les débats, car le monde académique ne reflète pas toutes les réalités qui se doivent être visibilisées.

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AFRONOMADNESS se veut une réponse alternative vers un chemin thérapeutique, une approche holistique pour l’esprit, le cœur et le corps, une réponse nécessaire pour que la communauté se prenne en charge, qu’elle prenne soin d’elle-même. Un chemin thérapeutique pour la reconstruction identitaire, de l’ estime de soi ou de relations interpersonnelles.
Une déconstruction consciente progressive ne peut être que bénéfique en vue d’un épilogue salutaire.

L’art sera aussi abordé, pour ses bienfaits thérapeutiques et ses sources inépuisables d’inspiration ainsi que pour ses diverses productions artistiques et formes d’expressions, rejoignant ainsi la révolution en cours qui cherche à décoloniser et démocratiser ses médiums divers; comme à déconstruire également les concepts inhérents au corps racisé et s’inspirer d’une nouvelle génération. De plus pour faire face au manque d’opportunités pour les personnes de nos communautés diverses , nous souhaitons offrir une fenêtre à partir de laquelle elles peuvent être vues, exposant leurs idées, leurs projets et leurs initiatives.
L’idée est aussi de mettre en valeur les talents de nos multiples Diasporas.
Avec l’ espoir d’ ouvrir un nouveau chapitre, construisant pièce par pièce, section par section, un annuaire collectif. Puisque l’union est une force motrice et que la fusion est notre essence et notre conviction première.
Un annuaire pour qu’on puisse se voir et se reconnaître, apprendre les uns des autres, communiquer, se soutenir, collaborer.

Mon travail complémentaire en images est une vision critique du monde qui traite de ma situation en tant que femme AfroCaribéenne/Afropéenne évoluant dans un monde occidental.

Ma voix unique et personnelle part d’un point de vue Afrocentrique et womanist, mon support d’ expression sont les multimédias. Une partie du message est une critique sociale, traitant des stigmates et des stéréotypes.
Il s’agit de transformer ma lutte de résistance contre l’oppression à travers un processus créatif en recherche de beauté et d’une expression artistique propre. C’est aussi l’ initiation d’ un dialogue entre différentes cultures et peuples, sur la dualité entre homme et femme, en explorant les préjugés sexistes et sexuels.

Exotic Sex Object
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Je veux représenter ces corps et ces visages qui n’étaient pas des canons idéaux de beauté, qui n’étaient pas assez féminins, qui n’étaient pas suffisamment fragiles pour être considérés et respectés comme des incarnations féminines.

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Je me définis comme une femme Afropolitaine même si je ne suis pas née ou je n’ai pas grandi sur le continent Africain. Je revendique mon héritage Africain d’une époque révolue, car je suis le fruit d’une fusion Afro-culturelle.

Je suis originaire de Paris, couleur locale à Fort de France en Martinique ou j’ai passé une partie de mon enfance et où on m’appelait entre deux statuts Négropolitaine.
Je suis parti à Londres dans ma jeunesse en devenir, et mon domicile principal ces dernières années est en Espagne. Je suis donc une citoyenne du monde qui se sent révoltée face au concept de frontières.

 

Je crois fermement que mon destin personnel, mon conflit avec le monde actuel est une expérience commune et collective dans les Diasporas plurielles et internationales.
Ma féminité est la pièce maîtresse de ce travail car c’est ce que je suis et ce que je représente dans cette réalité.
Je ressens le besoin de représenter beaucoup de voix réduites au silence, celles qui ne peuvent pas échapper une minute à leur condition d’oppression parce que c’est une lutte constante pour leur survie.
À travers mes propres expériences, je parle au nom de ma mère, de ma grand-mère et toutes les femmes de ma lignée. Les utérus qui ont eu le lourd fardeau de faire naître nos corps, nos âmes et nos cœurs et nous donnent la force de poursuivre notre propre destin.
La perpétuation d’une génération à l’autre, d’une forte tradition Africaine où la résilience d’une mère est un tout.

Je veux représenter ces corps et ces visages qui n’étaient pas des canons idéaux de beauté, qui n’étaient pas assez féminins, qui n’étaient pas suffisamment fragiles pour être considérés et respectés comme des incarnations féminines. Ces corps qui traversaient la vie sans artifices ou illusions cosmétiques.

Ces corps vieillissant, trop forts ou trop frêles, cartographiés ou marqués par des cicatrices, des vergetures, des rides et des cheveux gris racontant des destinées individuelles. Des corps androgynes sans catégorie réelle, des têtes à moitié rasées comme la mienne…

 

À un moment où, dans notre monde globalisé, certaines femmes d’ascendance Africaine semblent enfin recevoir des éloges unanimes, lorsqu’on leur accorde l’attention nécessaire pour transmettre un récit important aux masses communautaires.

Je crois qu’il est impossible d’obtenir un résultat positif pour l’ensemble pour quelques victoires symboliques alors que l’écrasante majorité reste à se débattre ad vitam eternam.

Le racisme et le sexisme combinés ont des proportions épidémiques dans nos sociétés et doivent être éliminés chirurgicalement. Ce n’est qu’avec une communauté travaillant en partenariat que la membrane qu’est l’équité sociale pourra être construite aboutissant sur une progression collective.

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J’ai ressenti le besoin de connecter avec ma Négritude pour en explorer son humanité. J’ai utilisé le même masque primitif pour unifier les destins communs de la Diaspora mondiale afin de rendre hommage à mes origines, démontrant que le noir n’est pas obscur, il est lumière et beauté.

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#The BlackfaceSerie est né spontanément car j’étais organiquement connectée au sortir de la campagne #StopBlackFace qui s’est déroulée en décembre 2017 ici en Espagne. Je faisais partie de l’équipe de presse représentant un magazine digital Afroféministe. Après une incroyable quantité de réactions hostiles et d’attaques xénophobes, j’étais tenu d’aller plus loin.

Une partie de ce travail a été publiée sur internet le 8 mars 2018 afin de soutenir les voix réduites au silence des diverses profils de femmes qui n’ont pu assister à la grève ou aux manifestations de rue, craignant d’être expulsées ou de perdre leur emploi précaire, mettant en péril le droit de garde de leurs enfants ou tout simplement traumatisées par l’état ou le système Espagnol. Ces femmes et les militantes qui les ont défendues ont été humiliées et harcelées par le corps principal du féminisme Blanc Espagnol.
En réponse à cette réalité, j’ai choisi de publier des photos, sous forme de soutien silencieux, montrant la violence à laquelle notre corps sont soumis.

En outre, je souhaitais représenter graphiquement la déshumanisation du corps Noir, concept universel pour toute société Blanche.
Je voulais que le spectateur reconnaisse le fait que c’est la façon dont nous sommes vus et qu’il n’y a pas d’échappatoire à cette vision réductrice de ce que cette société veut que nous soyons.
Cette métaphore construite était nécessaire pour observer le traitement discriminatoire systématique que nous recevons en tant que communauté.
J’ai ajouté au mélange l’objectivation du corps féminin, l’animalisation, la prédation le convertissant en proie, la façon dont il est touché, attaqué pour être dominé.

Mascara

L’application d’images réelles de Blackface sur mon visage avait comme objet de condamner cette vieille tradition historique et raciste, utilisant notre peau comme un déguisement. Décrivant ce que la société Blanche considère des comportements stéréotypés de personnes d’ascendance Africaine, utilisés pour leur divertissement.
D’autre part, j’ai ressenti le besoin de connecter avec ma Négritude pour en explorer son humanité. J’ai utilisé le même masque primitif pour unifier les destins communs de la Diaspora mondiale afin de rendre hommage à mes origines, démontrant que le noir n’est pas obscur, il est lumière et beauté.

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Pour contextualiser la campagne Espagnole #StopBlackface de décembre 2017.

#TheBlackfaceSerie

CorpsAnimalisé
ProfilageRacial
Blackface
Immigration
ViolenceMisogyNoir
Émotions
Portraits

Afronomadness Collective

Référence supplémentaire :

“Black Face : patrimoine de l’humanité ?” par Neo Québec

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